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commande d’avoir confiance entiere en son ami, en toi, si le ciel le privoit de la douce satisfaction de nous rendre heureuses.

Tu sais comme tu fus reçu dans cette communauté. Après avoir donné pendant six semaines des larmes à notre ami, nous crûmes que sa cendre étoit assez honorée par ce jeûne volontaire, et nous t’accordâmes les mêmes droits qu’il avoit sur nous. Nous eûmes lieu d’être satisfaites. Ta mâle vigueur nous donne tous les jours des preuves d’un tempérament ardent.

Je ne te dissimulerai pas que je suis inquiete de Laure. Je sais que ses parens font des recherches, et je crains qu’ils ne la trouvent. Je m’apprête à lui écrire, et je lui ferai part de mes craintes. Cette petite fille m’intéresse vivement, et je ne voudrois point lui voir passer sa jeunesse dans des er-