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ligieuses : nous continuâmes nos orgies. Un mois se passa sans que j’eusse des nouvelles de Laure. Ses parens m’écrivirent combien ils étoient sensibles à cette perte. Je les plaignis, et les consolai de mon mieux.

Au bout d’environ six semaines, je reçus une lettre de notre fugitive : je te la transcris encore.

« Ah ! ma chere abbesse, combien je sens la faute que j’ai faite ! Combien j’ai été dupe de ma confiance et de mon amour ! Ce Floridor, qui sembloit tant m’aimer, est un monstre. Il a fait plus ; vous savez que j’avois un écrin de grand prix, il me l’emporta, et ne me laissa que quinze livres. Jugez de mon désespoir. J’avois heureusement fait la connoissance d’un chevalier de Saint Louis, mon voisin, je n’eus pas de