Page:Les Progrès du libertinage, 1793.djvu/78

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 62 )

donnai à toute la chaleur de mon tempérament. Voilà deux jours que je passe dans ces délices ; je les interromps pour vous tirer d’inquiétude, et pour vous apprendre ma destinée. Je prévois votre embarras, à l’égard de mes parens ; je vais vous décharger de ce soin ; j’écris une lettre, qui leur sera adressée ; mais comme je ne veux point qu’ils sachent ma résidence à Paris, je la date de Bruxelles, où je feins d’avoir été emmenée. J’ai chargé quelqu’un qui part pour cette ville en cet instant, de la faire partir de ce lieu.

Adieu, ma chere abbesse ; l’on m’attend pour aller à l’opéra. Je vous écrirai souvent, faites-en de meme à mon égard. Je vous baise avec toute la tendresse d’une amie, d’une amante passionnée,
Laure de Fondeville.
Paris, ce 20 novembre 1790.