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avez fait pour moi de vous fuir, je sens que je mérite vos reproches ; mais croyez que je ne vous oublierai jamais. Voici ce qui a donné lieu à mon évasion : Floridor vint, comme vous savez, au parloir avec mes parens, je le vis, et mon ame s’enflamma. Les caresses de Grand-pine ne m’étoient agréables qu’autant que je croyois les recevoir de Floridor. Celui-ci, épris de mes charmes, ne tarda pas à m’exprimer son ardeur ; il gagna une tourriere qui se chargea de me faire parvenir ses lettres. Nous convînmes du jour où je fuirois avec lui. Il amena sa chaise à la porte nouvelle du jardin, je montai dedans, et nous dirigeâmes notre fuite vers Paris. Je songeai à jouer mon rôle, et à ne pas lui faire appercevoir le plaisir que j’avois d’être dans ses bras.

» Cependant il me fit quelques ca-