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dans une inquiétude mortelle, lorsque je reçus une lettre ; elle étoit de notre fugitive et je te la transcris :

Ma chere abbesse,

« Vos leçons, votre exemple, ont fait naître dans mon cœur des feux qu’il n’est plus en mon pouvoir d’éteindre. Loin de vous faire aucun reproche, je vous remercie de m’avoir éclairée, et si j’ai un regret, c’est celui de ne vous avoir point connue deux ans plutôt, je ne les aurois point perdus dans une coupable inaction. La nature me dit à chaque instant que je suis née pour les plaisirs, et je ne veux point être sourde à une voix qui s’accorde si bien à mes intérêts.

» Vous me traiterez sans doute d’ingrate, après tout ce que vous