Page:Les Progrès du libertinage, 1793.djvu/54

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 40 )

de à son maître-d’hôtel de consulter, de méditer ce traité, plus précieux pour eux que la bulle d’or.

Le prieur sourit, et me dit : madame l’abbesse veut mettre ma modestie à l’épreuve ; mais je sais ce que je vaux, et je ne me laisse point entraîner à des louanges que je ne mérite pas.

Laure écoutoit, mangeoit, et ne disoit mot. J’avois eu soin de lui faire apprêter un breuvage qui la provoqueroit à l’amour. En effet, lorsqu’elle eût bu un petit verre de ce philtre, ses yeux s’animèrent ; la nature repoussa la honte, et nous nous apprêtâmes à voir la scène la plus voluptueuse. L’on commença par des propos fort gais. La conversation s’anima, et des discours on en vint aux gestes. Sœur Ursule qui étoit près de moi m’embrassa avec volupté, nos bouches collées ensemble reste-