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nous lui devions trop de reconnoissance pour lui ravir un moment de jouissance ; persuadées d’ailleurs qu’il nous sauroit gré de cette attention, et qu’il nous récompenseroit.

L’on se plaça ; je fis mettre Laure entre moi et le prieur. Je lui dis : vous ne vous attendiez pas, ma chere amie, à trouver chez des religieuses, un couvert servi avec tant de somptuosité. Mais sachez que nous sommes forts riches ; que des rois, des reines, et d’autres imbéciles nous ont faits des donations considérables ; et nous imaginons des moyens de dissiper et d’employer notre revenu. La table nous offre des ressources toujours nouvelles, et nous avons un prieur qui entend cette partie à ravir. Il a déja fait deux gros traités sur la cuisine ; il n’y a point d’évêque qui n’ait ce nourrissant ouvrage, et qui ne recomman-