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mon cher Hercule ! combien tu aurois joui à la vue d’un tel spectacle !… Ton imagination va suppléer à la foiblesse de mon pinceau : vois cette beauté s’avancer d’un pas timide et chancelant ; vois les feux de l’amour, exprimés par l’incarnat de ses levres, se mêler à la rougeur de l’innocence ; vois ces grands yeux noirs se baisser modestement, et dessiner un sourcil d’ébene sur l’ivoire d’un front radieux ; vois, à travers une guimpe légere, un sein arrondi par les Graces, soulever cet importun tissu, et vouloir s’échapper de sa prison !

Quel mortel resteroit insensible à la vue de tant d’appas ? Aussi Grand-pine en fut frappé, et je lui vis faire un geste de surprise, et en même-temps ses yeux s’animer et se fixer entièrement sur Laure. Aucune de nous ne fut jalouse de cette préférence ;