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que lorsqu’on me présenta cette jeune beauté, ses graces timides, sa rougeur, qui étoit celle de l’innocence, embrâseront mon cœur. Je me contins, et, les yeux baissés, le ton modeste, j’acceptai cette nouvelle conquête, et promis à ses parens de ne rien négliger pour leur conserver un objet si charmant. Ils furent satisfaits de mon zele, et après quelques pleurs versés de part et d’autre, l’on se sépara. Je fis préparer une petite chambre près de ma cellule. Mes religieuses s’appercevant de cette préférence, en devinerent bientôt le motif ; elles connoissoient toutes l’ardeur de mon tempérament, et regarderent cette innocente fille comme déja devoir m’appartenir ; mais, je dirai à leurs louanges, que par déférence pour moi, elles étoufferent en elles les semences d’une jalousie pardonnable à des tribades. Je