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dont tu m’enivres… Ah ! je ne puis en parler sans éprouver un frémissement involontaire… Mon cher prieur, que les jours sont longs pour qui attend de douces nuits ! Dans cette retraite tout nous favorise ; et l’on est loin de penser que dans cet asyle solitaire et consacré à la divinité, l’amour regne avec tant d’empire ; un public curieux ne porte point ses regards sur nos actions, elles sont toutes dérobées à son inquiette jalousie ; un voile épais nous environne, et nous jouissons à l’ombre du mystere. Grace à mes bons soins, je n’ai pas une de mes religieuses qui ne soit animée des mêmes desirs ; je les ai toutes formées suivant mes préceptes ; et, en vérité, notre communauté fait le plus joli bordel de la terre. Il te manquoit à notre bonheur, nous te possédons maintenant, nous n’avons plus de vœux à former.