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bouillante de volupté, ne pourra se contenir, et je te vois déja, la pique en main, faire ruisseler à gros bouillons cette liquenr divine renfermée dans d’énormes couillons. Moi, de mon côté, crois-tu que je pourrai résister à tant de tentations ? ma plume s’échappera plus d’une fois de ma main, et mon index se portera naturellement vers cette partie que la nature a formé pour nous faire oublier les vicissitudes de la vie. Je vais occuper les instans que je ne puis consacrer à Vénus, à m’entretenir avec toi de ses plus doux charmes.

J’ai reçu de la nature une ame de feu ; et la vie oisive et sédentaire du cloître entretient mon ardeur ; n’ayant que cette jouissance, je ne vis et ne respire que pour elle ; tous mes soins sont portés là : aux pieds des autels même, je ne pense qu’aux plaisirs