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volupté. Le soleil baissoit, et déja la lune répandoit une douce clarté. Lucidor ne bégayoit plus que quelques mots ; moi, éprise de sa jeunesse, de ses graces, je me défendis mal. Il porta, en tremblant, sa main sur mon sein. Sa bouche s’approcha de la mienne, qui ne s’ouvrit que pour lui dire : ah ! méchant ! … Il me comprit à merveille, et me donna mille baisers ; il me coucha sur le banc de verdure, et… vous devinez le reste.

Voilà, ma chere abbesse, comme j’emploie le temps que mon époux me laisse seule. Cette conquête me plaît infiniment, et Lucidor me promet les plus belles jouissances. Je viens de le quitter à l’instant ; il doit revenir demain : la nuit me paroîtra des plus longues.

Me voilà fixée ; je ne veux plus faire de conquête ; Lucidor me suffit.