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LETTRE
Du révérend pere Ignace, à très honorable
dame de Merville, abbesse
de ......
Ma chere sœur, ma tendre amie,
je suis pénétré du vif intérêt que vous
prenez à la conservation des jours
d’un individu obscur, qui ne chérit
l’existence qu’autant qu’elle peut vous
intéresser. Oui, le plus beau jour
de ma vie fut celui où j’entrai dans
vos bonnes graces. Sans vos bontés
que serois-je ? Un malheureux reclus,
rejetté de la société, honni de la
multitude, et obligé d’éteindre moi-même
des feux que vous alimentez
par vos charmes. Ah ! croyez, que