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de lui donner de la jalousie sur sa femme prétendue.

» Cette nuit est la derniere que nous couchons ensemble. Demain je serai libre de recevoir dans mon lit qui je voudrai, et, sans vanité, il y aura foule. Je crois devoir cette faveur à mon maître de musique, et j’incline pour lui. Je ne puis, par exemple, refuser une partie pour aujourd’hui trois heures avec un seigneur anglois, qui me fit hier présent d’une boîte d’or magnifique, remplie de guinées. Mais je suis franche, je lui dirai que je ne puis refuser aux sollicitations de mon maître de musique, une nuit de jouissance.

Adieu. Tu excuseras si je t’ai écrit cette lettre d’un style peu décent pour une abbesse ; mais malgré ta guimpe, ton voile lugubre, je te vois moins comme une religieuse que comme une