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Nos Alliés les Anglais


Ils l’ont dit franchement : ils ignoraient la France…
Et nous connaissions mal leur farouche gaité.
Ils vantaient notre esprit, jamais notre endurance,
Et nous disions : Ils sont d’un pays sans clarté !

Mais voici qu’en luttant, côte à côte, sans trêve,
Le meilleur de nos cœurs soudain s’est révélé.
Ils savent quel élan aux grands jours nous soulève,
Nous découvrons le ciel par leur brume voilé.

C’est l’âme d’un Kipling et sa rudesse ardente,
Sa poésie aussi, sereine et palpitante.
Qui brillent dans les yeux de leurs libres soldats.

Et sous le clair regard d’un héros qui s’éveille.
Tu comprends, peuple fier qui jamais ne cédas.
Que la France a les fils qu’avait rêvés Corneille !


Maurice Allou.


(Le Figaro.)