Page:Les Plaisirs de l’ancien régime, et de tous les âges, 1795.djvu/97

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 79 )
Quoi donc ! irais-je, en proie à de vils intestins,

De mes os ébranlés empirer les destins ?
Irais-je sur ces mers fameuses en naufrages,
Nautonnier imprudent affronter les orages ?

Moi qui, comme Jonas, qu’un serpent engloutit,

Ai servi de pâture à l’avide Petit.
Non, de la chasteté j’atteins enfin la cime ;
Là, je rirai de voir cette pâle victime
Que la fourbe Vénus plaça sur ses autels,
Traîner les os rongés de ses poisons mortels.

Que le Ciel, si jamais je vogue sur ce gouffre,

Fasse pleuvoir sur moi le bitume et le souffre ;

Que l’infamant rasoir qui tondit Abailard,
Me fasse, de l’Eunuque, arborer l’étendard,
Si jamais enivré, fût-ce d’une Pucelle,
Mon frocard étourdi saute dans sa nacelle !

Tout visage de femme, à bon droit, m’est suspect ;

Quiconque a salivé, doit fuir à son aspect.