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INTRODUCTION.



Ce n’est point ici une Religion nouvelle, un culte moderne, que je viens vous offrir, aimables Débauchés, qui comptez pour les plus doux momens de la vie, ceux que l’on donne aux plaisirs, à la volupté. Les tendres impulsions de la Nature sont d’une antiquité égale à celle du genre humain ; et s’il s’agissait de vous présenter ici l’arbre généalogique de l’Ode à Priape, vous le verriez porter sa tige touffue dans l’Olympe, et ses racines profondes dans les gorges du Ténare. Les Dieux, les Déesses, furent donc foutues : c’est un axiome de la Fable, de cet ingénieux emblème de la vérité ; à leur exemple, les demi-Dieux, les Héros, s’abandonnèrent au penchant de la lubricité. On vit dans tous les siècles, dans tous les âges, la luxure, exerçant son inévitable empire sur tous les individus de l’espèce humaine,