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Souvent, dans son vol incertain,
Il s’arrête : la nymphe agile
Accourt, le guette, étend la main ;
Mais le superbe volatile
Dans les airs s’élance soudain.
Tour à tour, flattée et trompée,
Elle suit sa proie échappée ;
L’infidèle se fixe enfin,
Sur la belle et pâle jonquille.
On dirait que la tendre fleur
Ranime, au gré de son vainqueur,
Le faible éclat dont elle brille :
Du triomphe elle goûte le prix ;
Chloé vole, approche, il est pris.

S’agitant, débattant de l’aîle,
Pour briser sa captivité :
Rendez-moi, dit-il, à la belle,
Ah ! rendez-moi la liberté ;
Rougissez de votre victoire :
Qu’attendez-vous de mes liens ?
Mes aîles font toute ma gloire ;
Quelqu’éclat, voilà tous mes biens ;