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Goûté le poison enchanteur
Des soupirs, des tendres alarmes ;
Elle ignore qu’elle ait un cœur,
Elle soupçonne à peine ses charmes.

Seule, dans le fond d’un bosquet,
Près du crystal d’une onde pure,
Elle assortissait un bouquet,
Pour en composer sa parure :
La belle, d’un air enfantin,
Comparait, avec avantage,
Le lys et la rose à son teint,
Et souriait à son image.

Un Papillon, au même instant,
Déployait ses aîles légères,
Et de ses ardeurs passagères
Promenait l’hommage inconstant ;
Tout l’attire, et rien ne l’arrête :
Il parcourt, d’un air de conquête,
Tous les appas de chaque fleur :
Ici, son audace indiscrète,
De la timide violette