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LES MILLE ET UNE NUITS,

font éteindre la chaux, dressent leurs échelles, et se mettent quatre ou cinq après un mur ; derrière eux travaillent les peintres.

L’étonnement de la vieille étoit si grand, qu’elle en perdoit la raison. « Mon gendre, dit-elle à sa fille, est obéi bien ponctuellement, et on a une grande frayeur de lui. Sans cela, comment pourroit-il faire faire tant de choses en un jour ? Un autre ne les feroit pas exécuter en un an. Quel dommage qu’avec tout cela ce ne soit qu’un voleur ! »

Résolue d’interroger ces nouveaux ouvriers, la vieille s’approche des badigeonneurs, leur fait ses questions ordinaires, et obtient toujours les mêmes réponses. Elle s’adresse aux peintres, qui ne lui apprennent rien de plus. Enfin, s’attachant à l’un d’eux, plus jeune que les autres, et le tirant à l’écart : « Mon enfant, lui dit-elle, au nom de Dieu, apprenez-moi le vrai nom et la profession de mon gendre ? » « On ne peut parler, lui répondit-il, quand il y va de la