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CONTES ARABES.

prit des planches, des clous, et tout ce qui étoit nécessaire pour faire des portes et autres ouvrages de son état. Ils entrèrent tous dans la maison, dressèrent leurs établis, se partagèrent l’ouvrage, et commencèrent à travailler à l’envi l’un de l’autre.

La vieille étonnée se présente pareillement à eux : « Que voulez-vous ? » « Nous venons pour arranger cette maison. » « Qui vous y a envoyés ? » « Votre gendre. » « Quelle est la profession de mon gendre ? » « Nous n’en savons rien. » « Mais comment s’appelle-t-il ? » « Le Bondocani. » La vieille ne sachant où elle en étoit, et devenue presque folle, disoit en elle-même : « Mon gendre le voleur est un homme bien redouté, car tout ceci ne se fait que par la crainte qu’il inspire ; et tous ces ouvriers en ont si peur, qu’aucun d’eux n’oseroit dire quelle est sa profession. »

Bientôt après arrivent les badigeonneurs et les peintres, avec la chaux, l’huile de chanvre, et tout ce qui leur étoit nécessaire. Les badigeonneurs