Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/86

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
36
LES MILLE ET UNE NUITS,

Le cadi, suivant toujours la vieille, entra dans sa maison, et reconnoissant le calife, alloit se prosterner devant lui ; mais le calife lui fit signe qu’il ne vouloit pas être connu. Le cadi le salua donc à la manière ordinaire, s’assit sans façon près de lui, et lui demanda quel sujet lui faisoit désirer sa présence. « Je voudrois, dit le calife, épouser la fille de cette femme, et nous avons besoin de vous pour dresser le contrat. » Le cadi se tournant alors du côté des dames, leur fit une profonde révérence et demanda quelle étoit la dot et le douaire ? « Mille sequins de dot et autant de douaire, lui dit la vieille. »

Le cadi, après s’être assuré du consentement du calife, voulut dresser son acte ; mais, s’apercevant qu’il avoit oublié du papier, il prit le bas de sa robe et écrivit d’abord les noms du calife, de son père et de son grand-père qui lui étoient bien connus[1].

  1. Le calife Haroun étoit fils de Mahdi, et petit-fils d’Abou Giafar al Mansour.