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LES MILLE ET UNE NUITS,

cette commission, l’honneur nous fait un devoir d’obéir à notre souverain. »

Alaeddin étant devant le calife, se prosterna, fit des vœux pour la conservation de ses jours, et demanda humblement par quelle faute il avoit mérité un pareil traitement.

« Reconnois-tu (lui dit le calife, en lui montrant le gardien qui avoit les mains liées derrière le dos), reconnois-tu cet homme ? » « C’est, répondit Alaeddin, le gardien de notre quartier. » « D’où venoit le plat que tu lui as donné, reprit le calife ? » Alaeddin raconte alors exactement de quelle manière et pourquoi ce plat lui avoit été apporté par la vieille femme.

Ce récit simple et naturel parut appaiser un peu la colère du calife. « Lorsque la jeune personne, dit-il à Alaeddin, but l’eau que tu apportas pour elle, vis-tu son visage ? » « Commandeur des croyans, répondit Alaeddin troublé, et ne faisant pas attention à ce qu’il disoit, je le vis. » À ces mots, le calife transporté de