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CONTES ARABES.

Le calife fit au gardien la même question qu’au crieur, en le menaçant de lui faire couper la tête s’il ne disoit la vérité. Il n’eut garde de rien déguiser, et nomma le seigneur Hageb. Le calife irrité de plus en plus, en entendant prononcer le nom d’un de ses officiers, ordonna qu’on l’amenât sur-le-champ, qu’on lui arrachât son turban, qu’on le traînât par terre sur le visage, et qu’on mit sa maison au pillage.

Les officiers chargés d’exécuter cet arrêt, se rendirent à la maison du Hageb, frappèrent à la porte, lui signifièrent les ordres du calife, et l’emmenèrent au palais. Un des officiers prit son turban, en ôta la mousseline, la lui passa autour du cou, et la déchira, en lui disant : « Alaeddin, telle est la volonté du calife : il nous avoit commandé pareillement de piller ta maison ; notre amitié pour toi nous a empêché d’exécuter nous-mêmes cet ordre ; nous en avons remis l’exécution à d’autres. Quelque pénible que soit pour nous