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CONTES ARABES.

d’or. Le calife, content de pouvoir faire quelque chose d’agréable à la princesse, donna sur-le-champ les ordres nécessaires pour la satisfaire. Elle sortit avec la femme qui l’accompagnoit, et parcourut les rues de Bagdad jusqu’à ce qu’elle eût distribué les mille pièces d’or. Ensuite elle prit le chemin du palais.

Il faisoit, ce jour-là, une chaleur excessive ; la princesse sentit une soif ardente, et le dit à la vieille. Celle-ci lui proposa d’abord d’appeler un porteur d’eau, mais la princesse lui témoigna la répugnance qu’elle avoit de boire dans la tasse qui servoit à tout le monde, et la pria de frapper à la porte d’une maison, et d’y demander par grâce un verre d’eau.

La vieille regardant alors autour d’elle, aperçut une belle maison dont la porte étoit de bois de sandal ; au-dessus pendoit une lampe retenue par un cordon de soie ; au-devant étoit une portière en tapisserie, et de chaque côté un banc de marbre. La vieille ayant dit à la princesse qu’elle