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LES MILLE ET UNE NUITS,

un esclave à la petite-fille de Chosroès pour la prévenir que l’année du serment étant révolue, il viendroit la voir le soir : il lui faisoit demander en même temps ce qui pouvoit flatter ses désirs et quel présent il devoit lui offrir ?

La princesse de Perse répondit à l’envoyé du calife, qu’elle avoit tout ce qu’elle pouvoit désirer et qu’il ne lui manquoit absolument rien. Cette réponse ayant été rapportée au calife, il ordonna à l’eunuque de retourner auprès de la princesse et de lui faire une seconde fois la même demande. La princesse voyant que le calife insistoit, le pria de lui envoyer mille pièces d’or et une femme âgée[1] en qui il eût toute confiance, afin qu’elle pût sortir avec elle et distribuer aux pauvres les mille pièces

  1. En arabe cahermanah. Les califes Abbassides avoient pour intendantes de leur maison des femmes appelées cahermaniah, auxquelles ils se fioient plus qu’aux hommes, de peur d’être empoisonnées. Voyez la Bibliothèque Orientale de d’Herbelot, p. 234.