Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/498

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
448
LES MILLE ET UNE NUITS,

avoit été condamné comme juridiquement convaincu d’avoir participé à un assassinat, il le fit venir, lui reprocha son impudence et sa folie, et ordonna qu’il fût exécuté sur-le-champ, quoique la nuit fût alors assez avancée.

» Des soldats s’emparèrent de l’esclave, et le conduisirent hors de la ville. Les bourreaux venoient de le délier, et se préparoient à l’attacher à la croix, lorsqu’une troupe de brigands bien armés fondit tout-à-coup sur eux. Effrayés de cette attaque imprévue, et hors d’état de faire résistance, les uns sont pris, les autres se réfugient vers la ville. L’esclave, abandonné, prend la fuite d’un autre côté, court à travers les champs, et se retire dans une forêt voisine.

» Un nouveau danger l’y attendoit : il y rencontre un lion d’une grandeur énorme. Cette vue l’épouvante, mais ne l’empêche pas d’espérer dans la Providence. L’animal se jette sur lui, l’emporte et le dépose près d’un arbre extrêmement touffu. Il arrache