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CONTES ARABES.

du succès de leur dernière ruse.

Le lendemain, qui étoit le onzième jour depuis la détention du jeune ministre, les dix visirs se présentèrent de bonne heure chez le roi Azadbakht, et lui annoncèrent que le peuple étoit rassemblé en foule hors de la ville, et attendoit impatiemment l’exécution de la sentence qu’il avoit prononcée, et fait publier la veille. Le roi ordonna qu’on fît venir le jeune homme. Dès qu’il parut, un des visirs ne put s’empêcher de dire :

« Scélérat, il est temps que tu renonces à la vie, et tu ne dois plus maintenant espérer de salut ! »

« Qui peut, répondit le jeune homme, cesser d’espérer dans le Tout-Puissant ? Toujours il se plaît à secourir l’opprimé ; souvent il attend pour le délivrer que le danger soit à son comble, et il lui fait trouver la vie au milieu de la mort. L’histoire de cet esclave infortuné condamné injustement à périr, et qui fut sauvé au moment même où il