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LES MILLE ET UNE NUITS,

pondit le sultan. Que faut-il faire pour cela ? »

« Vous connoissez, continua la nourrice, l’oiseau appelé huppe dont il est mention dans le chapitre du saint Alcoran, intitulé la Fourmi. Cet oiseau, qui rapportoit au plus sage des rois ce qui se passoit à la cour de la reine de Saba, et lui servoit de messager, lui indiquoit encore les sources d’eau cachées dans les entrailles de la terre. Il peut pareillement servir à révéler les plus secrètes pensées des hommes. Pour cela, il suffit de placer le cœur d’un de ces oiseaux sur la poitrine d’une personne endormie ; elle répond alors dans la sincérité de son âme à toutes les questions qu’on lui fait, et dévoile ses plus secrets sentimens. »

» Le sultan, enchanté de pouvoir découvrir aussi facilement ce qu’il desiroit d’apprendre, dit à sa nourrice de se procurer promptement un de ces oiseaux, et de lui en apporter le cœur.

» La nourrice se rendit d’abord