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CONTES ARABES.

veilloit sur les jours du jeune prince, permit que le roi d’Égypte vint, en chassant, jusque dans ces lieux. Il poursuivoit alors une gazelle, qui fut prise près de la citerne. Un de ses gens étant descendu de cheval pour égorger l’animal, entendit sortir de la citerne des gémissemens. Il en informa le roi, qui s’avança avec sa suite, et ordonna qu’on descendît dans la citerne. Le jeune prince et l’esclave étoient près de rendre le dernier soupir. On les retira, on les détacha, et on leur fit avaler quelques liqueurs fortifiantes qui ranimèrent leurs forces, et les rappelèrent à la vie. Le roi reconnut, avec étonnement, l’esclave attaché au service de son épouse, et lui demanda qui l’avoit mis dans cet état ?

« Je revenois, dit l’esclave, suivi de plusieurs mulets chargés du trésor que la reine m’avoit envoyé chercher en Perse ; des brigands nous ont assaillis, dépouillés, et jetés, pieds et et mains liés, dans cette citerne, où nous aurions péri comme ceux qui y