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CONTES ARABES.

Tous y consentirent. Ils se présentèrent devant le roi, et lui firent les complimens d’usage. Le roi leur ayant distribué des grâces, comme il avoit coutume de faire, selon le rang que chacun occupoit, et voyant qu’ils ne se retiroient pas, jugea qu’ils avoient quelque chose de plus à lui dire, et leur parla ainsi :

« Expliquez-vous librement ; j’aime à entendre en tout temps la vérité : et cette circonstance, en me rapprochant de toutes les classes de mes sujets, me fournit une occasion de m’entretenir avec eux, dont je suis jaloux de profiter. »

« Sire, dit alors l’un d’entr’eux, nous bénissons le ciel de nous avoir fait naître sous votre empire : l’équité, la sagesse, la prudence éclatent dans toutes vos actions ; tous vos sujets vous louent et vous admirent ; mais il faut vous ouvrir ici leurs cœurs ; ils s’étonnent que vous prolongiez de jour en jour l’existence d’un jeune homme que vous avez comblé de bienfaits, et qui vous a indignement