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CONTES ARABES.

noître pour son successeur par tous ceux qui étoient présens.

» Le jeune prince ayant été reconnu roi, son père lui donna des conseils pour administrer sagement son royaume, après quoi il ne songea plus qu’à se préparer à la mort, en bénissant Dieu d’avoir conservé l’héritier de sa couronne.

» Le nouveau roi prit, après la mort de son père, les rênes de l’état. Il avoit été instruit à l’école du malheur et de l’adversité, et se montra digne du rang où sa naissance l’appeloit.


» Ainsi, ô Roi, continua le jeune ministre, autrefois chéri d’Azadbakht, mon sort dépend entièrement des décrets du ciel. Mes discours, les histoires, les paraboles que je raconte à votre Majesté, ne peuvent pas plus me sauver, que la haine de vos visirs ne peut me faire périr. »

Azadbakht, plus incertain qu’il ne l’avoit encore été, resta quelque temps immobile, les yeux fixés contre terre, et sans dire un seul mot. Le