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CONTES ARABES.

semble contre le jeune homme. « Quel moyen emploierons-nous, dit l’un d’eux, pour nous défaire de ce vil esclave, de cet indigne rival, qui, par ses discours, rend inutiles nos artifices ? S’il ne périt pas, nous devons craindre de périr nous-mêmes. Allons donc tous ensemble trouver le roi, et réunissons nos efforts pour le décider à ordonner la mort du coupable. »

Cet avis fut approuvé de toute l’assemblée. Les dix visirs se rendirent chez le roi, se prosternèrent à ses pieds, et l’un d’eux prit ainsi la parole :

« Sire, ce jeune homme vous flatte, et vous séduit par la magie de ses discours. Il profite de la complaisance avec laquelle vous prêtez l’oreille à ses vaines sentences, et triomphe du succès de ses ruses. Que ne pouvez-vous entendre plutôt les discours qu’on tient autour de nous, les murmures du peuple, ses propos séditieux et injurieux à l’honneur de votre Majesté ! Peut-être alors vous feriez plus