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CONTES ARABES.

récit de son naufrage, de la malheureuse rencontre qui l’avoit fait passer pour assassin, et du hasard qui lui avoit fait lancer une pierre par-dessus les murs de sa prison.

« Sire, lui dit le jeune prince, lorsqu’il eut achevé son histoire, rappelez-vous qu’en sollicitant mon pardon, j’osai vous promettre que Dieu récompenseroit un jour votre clémence. L’événement a justifié ma prédiction, et celui à qui vous avez fait grâce de la vie est assez heureux pour pouvoir lui-même conserver aujourd’hui la vôtre. »

» Le jeune prince le conduisit ensuite près du roi son père, auquel il apprit la manière dont il venoit de reconnoître et de sauver le roi Beherkerd, et celle dont ce roi lui avoit autrefois fait grâce de la vie. Les deux souverains s’embrassèrent, et se témoignèrent réciproquement leur reconnoissance.

» Beherkerd, au bout de quelques jours, prit congé du roi d’Oman, et fut reconduit dans ses états par une