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LES MILLE ET UNE NUITS,

long assoupissement. « Gloire à Dieu, dont je reconnois maintenant la toute-puissance, s’écria-t-il ! Votre histoire, Sire, est précisément la mienne. Je vous ai caché mon nom et mes malheurs, mais le service que vous venez de me rendre, en dissipant mon aveuglement, m’arrache mon secret. Je suis le roi Bakhtzeman ; ma confiance dans mes propres forces, m’a fait perdre ma couronne, et a rendu inutiles les efforts que j’ai faits pour la recouvrer. Je veux profiter de votre exemple, et suivre désormais la route que vous avez suivie. »

» À ces mots, Bakhtzeman prit congé du roi Khadidan, et se retira dans une solitude pour y pleurer ses fautes, et s’appliquer uniquement aux exercices de la piété, et au service de Dieu. Une nuit qu’il dormoit tranquillement, il vit en songe un vieillard qui lui tint ce discours :

« Dieu a exaucé tes prières : il est content de ton repentir ; il t’accordera son secours, et te fera triompher de ton ennemi. »