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LES MILLE ET UNE NUITS,

mandoit du service dans ses armées. Khadidan se sentit, en le voyant, prévenu en sa faveur. Il le reçut avec distinction, et lui donna un emploi honorable. Peu après, il s’attacha davantage à lui, et le combla d’honneurs et de présens. Bakhtzeman se seroit trouvé heureux, s’il eût pu ne pas songer à ce qu’il avoit été, et oublier la perte de son royaume.

» Le roi Khadidan eut dans ce temps-là une guerre à soutenir contre un de ses voisins. Il mit en campagne une armée formidable, s’arma lui-même de pied en cap, prit en main sa lance, et marcha à la tête des siens. Il avoit confié à Bakhtzeman le commandement de l’avant-garde. La bataille se donna : Khadidan et Bakhtzeman se conduisirent en chefs expérimentés, et firent des prodiges de valeur. Les officiers et les soldats, animés par leur exemple, montrèrent un courage et une intrépidité extraordinaire. L’ennemi fut entièrement défait et dispersé.

» Bakhtzeman, après la bataille, éle-