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CONTES ARABES.

damné à mort ; celui qui maltraite sera maltraité, et celui qui fait le bien en recevra la récompense. Dadbin a tué injustement d’un coup de masse d’armes un père que je chérissois ; son sang crie vengeance, et je dois entendre sa voix. Par les artifices du visir Cardan, j’ai été abandonnée au milieu d’un désert : il est juste qu’il éprouve le même sort. S’il est coupable aux yeux de Dieu, il y périra de faim et de soif ; et s’il pouvoit être innocent, il seroit préservé de la mort comme je l’ai été moi-même. Quant au chef des eunuques, il s’est montré sensible et compatissant, en conseillant au roi de ne pas me faire trancher la tête : sa conduite mérite des récompenses, et il seroit à souhaiter que les rois n’accordassent leur confiance qu’à des hommes de ce caractère. »

» Chosroès fit aussitôt assommer le roi Dadbin d’un coup de masse d’armes, et donna ordre de faire monter Cardan sur un chameau, et de le