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CONTES ARABES.

bord d’un ruisseau qu’il avoit remarqué en traversant le désert. Il lui exposa ensuite la peine dans laquelle il étoit lui-même, et la pria d’adresser des vœux au ciel pour lui faire retrouver les chameaux qu’il avoit perdus. La princesse le lui promit, et se mit aussitôt en prière. L’esclave s’en retourna, pénétré d’admiration pour tant de vertus et de piété, et retrouva bientôt ses chameaux.

» De retour auprès de Chosroès, l’esclave lui rendit compte de son aventure, et lui vanta la beauté de la jeune solitaire. Le roi de Perse Chosroès, curieux de voir une personne aussi extraordinaire, sortit secrètement de son palais avec une suite peu nombreuse, et se fit conduire à l’endroit où étoit Aroua. Il fut étonné de sa beauté, et trouva qu’elle étoit encore beaucoup au-dessus de la peinture que lui avoit faite l’esclave. Il la salua respectueusement, et lui dit :

« Je suis le roi des rois, le grand Chosroès : je viens vous offrir mon cœur et ma main. »