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CONTES ARABES.

« Si je retourne auprès de mon père, ajouta-t-il, il me faudra attendre qu’il envoie chercher la princesse, et que les envoyés soient de retour. Tout cela demandera bien du temps. Je suis ici sur la route du Turquestan, j’y serai bientôt arrivé, et je recevrai sa main à la cour du roi son père. »

« Le roi du Khorassan se mit à rire, et fut étonné de l’humeur vive, et de l’impatience du jeune prince. « Je crains pour vous, lui dit-il, les suites de cette vivacité. Prenez garde qu’elle ne soit un obstacle à votre bonheur, et ne vous empêche d’obtenir l’objet de vos vœux. » Il lui fit ensuite remettre l’argent dont il avoit besoin pour son voyage, le chargea de lettres de recommandation pour le roi du Turquestan, et lui donna une suite digne de son rang et de la circonstance.

» Le prince, transporté de joie, se mit aussitôt en chemin. Il faisoit la plus grande diligence, marchoit nuit et jour, et ne s’arrêtoit que le temps