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CONTES ARABES.

rêta dans une isle où le marchand lui-même venoit d’aborder. Sa femme ayant entendu dire qu’il y avoit dans le port un vaisseau qui venoit du pays où demeuroit son mari, dit à ses enfans d’aller sur le rivage, et de demander quel étoit ce vaisseau. Les enfans avant trouvé le bâtiment, se mirent à jouer dessus sans penser à autre chose. Ils étoient si occupés de leur jeu, qu’ils laissèrent arriver la nuit, et ne songèrent, ni à s’acquitter de leur commission, ni à retourner auprès de leur mère.

» Pendant ce temps-là, le marchand reposoit tranquillement dans le bâtiment. Éveillé par le bruit que faisoient les enfans, il se lève pour les faire taire, et laisse tomber sa bourse parmi des ballots de marchandises. Il la cherche long-temps, ne la trouve pas, se désespère, et s’arrache les cheveux. Il s’en prend alors aux enfans, et leur dit qu’ils avoient volé sa bourse ; qu’il n’y avoit là d’autre personne qu’eux, et qu’ils ne jouoient autour de ces ballots que