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LES MILLE ET UNE NUITS,

que des voleurs les lui avoient enlevées.

» À ces mots, le joaillier ne douta plus que le marchand ne lui eût pris ses dix perles. Il se jeta sur lui, le saisit, et le conduisit chez le juge de police. Là, il l’accuse d’avoir volé ses dix perles, alléguant en preuve la ressemblance des deux perles avec les siennes, et l’aveu fait par le marchand qu’il avoit eu entre ses mains les huit autres. Le juge de police à qui le joaillier avoit fait auparavant la déclaration du vol de ses dix perles, fit aussitôt donner au marchand la bastonnade, et l’envoya en prison.

» Il y avoit déjà un an que le marchand de Bagdad étoit en prison, lorsque le hasard y fit mettre un des plongeurs qui lui avoient donné si généreusement dix perles. Celui-ci le reconnut, lui demanda pourquoi il étoit en prison ; et, ayant appris son histoire, s’étonna du malheur qui le poursuivoit sans cesse.

» Le plongeur ayant été relâché peu après, fit connoître au roi l’in-