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CONTES ARABES.

visir alloit lui dire. Celui-ci se rendit aussitôt auprès du sultan ; et après lui avoir certifié que la reine étoit innocente, et lui avoir fait part de la prétendue déclaration, il ajouta : « Le crime de ce jeune homme mérite la plus grande punition. Les bontés dont vous l’avez comblé le rendent encore plus coupable ; et cet exemple prouve bien que la nature ne peut changer, et qu’une graine amère ne peut produire que des fruits amers. »

Le roi ayant entendu le discours de son grand visir, déchira ses habits, commanda qu’on amenât devant lui le jeune homme, et qu’on fît venir en même temps l’exécuteur.

La nouvelle de l’aventure du jeune intendant s’étoit déjà répandue parmi le peuple. Une multitude immense étoit rassemblée pour le voir et être témoin de ce qui alloit lui arriver.

« Ingrat, s’écria le roi dès qu’il l’aperçut, je t’avois confié l’intendance de toutes mes richesses, et tu