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LES MILLE ET UNE NUITS,

des affaires ; mais, toujours jaloux de régner lui-même, il décidoit seul dans les circonstances les plus importantes, après avoir pris toutefois l’avis de ses visirs.

Avec une telle conduite, Azadbakht pouvoit se flatter de jouir d’une prospérité durable, si, séduit et entraîné par l’amour, il n’eût abusé de son autorité, et manqué d’égards pour un de ses visirs.

Un jour qu’Azadbakht étoit à la chasse, accompagné d’une suite nombreuse, il aperçut un esclave noir à cheval, qui conduisoit par la bride une mule richement enharnachée. Cette mule portoit une espèce de litière recouverte d’une étoffe de brocard d’or, parsemée de perles et de diamans. Une troupe de cavaliers, dans l’équipage le plus leste et le plus brillant, accompagnoit la litière.

Azadbakht se sépara des personnes de sa suite ; et s’étant avancé vers les cavaliers, leur demanda à qui appatenoit cette litière, et quelle étoit la personne qu’elle renfermoit ? L’es-