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CONTES ARABES.

pouvoient revenir de leur surprise. Les enfans répétèrent plusieurs fois la même chose. Les gens d’Hicar frappoient pendant ce temps-là les manœuvres en les traitant de lâches et de paresseux, et crioient à Pharaon et à ceux qui l’accompagnoient : « Faites donc donner aux maîtres compagnons les choses dont ils ont besoin, et ne les laissez pas à rien faire. » Pharaon ne put s’empêcher de rire de cette scène ; il avoua qu’il ne pouvoit faire élever les matériaux, et se reconnut vaincu. Hicar profitant de sa surprise, lui dit que si le roi Sencharib étoit là, il bâtiroit en un jour deux palais semblables. Pharaon sans faire attention à ce que Hicar venoit de dire, lui ordonna d’aller se reposer et de venir le trouver le lendemain.

Hicar s’étant rendu le matin au palais, le roi lui dit : « Sencharib, ton maître a un cheval étonnant : lorsqu’il hennit, nos chevaux l’entendent, et se cabrent aussitôt. » Hicar, sans rien répondre dans le mo-