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LES MILLE ET UNE NUITS,

cessaires, et marqua un lieu commode et spacieux hors de la ville.

Pharaon se rendit le lendemain au lieu du rendez-vous, accompagné de toute sa cour et d’une armée nombreuse : tout le peuple s’y étoit rendu dès la pointe du jour, et chacun étoit dans la plus grande impatience de voir ce qu’alloit faire Hicar. Retiré dans une espèce de tente qu’il avoit fait dresser à l’endroit au-dessus duquel devoit répondre le prétendu palais aérien, il avoit tout disposé secrètement pour l’exécution de son stratagème.

Tout-à-coup la tente s’ouvre, les aigles prennent leur essor, et les enfans sont enlevés au milieu des airs. Ils s’arrêtent à une hauteur considérable, et commencent à crier : « Apportez-nous les pierres, la chaux, le mortier, pour que nous puissions bâtir le palais de Pharaon. Nous ne pouvons rien faire sans matériaux, et nous les attendons. »

Tous les spectateurs avoient les yeux fixés sur cet appareil, et ne