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CONTES ARABES.

voir s’en offenser. Il se leva, se tint debout devant l’envoyé, et lui dit : « Parle maintenant : à qui ressemblent le roi d’Assyrie et les grands de son royaume ? » « Mon maître, repartit Abicam, ressemble au Dieu du ciel et de la terre, et les grands qui l’entourent aux éclairs et aux tonnerres. Il commande : aussitôt l’éclair brille, le tonnerre gronde, et les vents soufflent de toutes parts. Il dit un mot : le soleil est privé de sa lumière, la lune et les étoiles s’obscurcissent. Il envoie l’orage, fait tomber la pluie, détruit l’honneur de Nisan, et disperse ses fleurs. « 

Pharaon, encore plus étonné de cette réponse que de celles qui l’avoient précédée, dit au faux Abicam d’un ton irrité : « Tu dois me faire connoître la vérité : tu n’es pas un homme ordinaire. Qui es-tu ? » Hicar ne crut pas devoir se cacher plus long-temps. « Je suis Hicar, répondit-il, ministre du roi Sencharib, le confident de ses pensées, le dépositaire de ses secrets, l’organe de ses