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LES MILLE ET UNE NUITS,

de mon épouse. Permets qu’il me serve de retraite. Un de mes esclaves, qui a mérité la mort, est renfermé dans ma prison. On l’en tirera : on le revêtira de mes habits, et tu ordonneras aux soldats de le tuer à ma place. Troublés comme ils le sont par le vin, ils ne s’apercevront pas du stratagème. Ainsi, tu deviendras à ton tour mon bienfaiteur, et tu obtiendras un jour du roi les plus grandes récompenses. »

Abou Shomaïk étoit bon et sensible. Il fut ravi de pouvoir reconnoître le service qu’Hicar lui avoit rendu. Tout avoit été préparé avec tant d’adresse et de secret, que le stratagème réussit parfaitement. On annonça au roi que ses ordres avoient été exécutés.

Shagfatni connoissoit seule la retraite de son mari, et prenoit soin de lui porter les choses dont il avoit besoin. Mais la crainte d’être découverte ne lui permettoit pas de descendre dans le souterrain plus d’une fois par semaine. Abou Shomaik venoit aussi