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CONTES ARABES.

maïk, et lui parla ainsi : « Abou Shomaïk, lorsque le roi Serchadoum, père de Sencharib, trompé par les artifices de tes ennemis, donna ordre de te faire mourir, je te pris, et je te cachai dans un lieu dont moi seul avois connoissance, espérant qu’un jour le roi reconnoîtroit ton innocence, et seroit fâché de s’être privé d’un serviteur fidèle. Tous les jours je cherchois à le faire revenir de son erreur, et à lui dévoiler la trame ourdie contre toi. J’y parvins : il regretta ta perte, et souhaita vivement de pouvoir te rendre la vie. Je profitai de ce moment ; je lui avouai ce que j’avois fait, et il fut transporté de joie en te voyant.

» Rappelle-toi aujourd’hui ce que je fis alors pour toi. Je suis victime de la fourberie de mon neveu Nadan. Le roi ne tardera pas à être convaincu de l’imposture. Il punira l’imposteur, et se repentira de m’avoir condamné légèrement.

» J’ai un souterrain dans ma maison, qui n’est connu que de moi et