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LES MILLE ET UNE NUITS,

ves, pour qu’ils prissent soin de l’enterrer. Le roi lui accorda sa demande, et les soldats s’emparèrent aussitôt de sa personne.

Cependant Hicar voyant son arrêt prononcé, sans qu’il eût pu rien dire pour sa défense, chercha un dernier moyen de sauver sa vie. Il envoya dire à sa femme de faire habiller magnifiquement les plus jeunes de ses esclaves, de venir au-devant de lui pour pleurer sa mort, et de faire en même temps préparer une table chargée de mets et de vins de toutes espèces. Shagfatni (c’étoit le nom de la femme d’Hicar), avoit presqu’autant de sagesse et de prudence que son mari. Elle comprit son dessein, et exécuta fidellement ses ordres.

L’exécuteur et les soldats qui l’accompagnoient trouvant en arrivant une table bien servie, et des vins en abondance, commencèrent à boire et à manger. Hicar les voyant échauffés par le vin, fit approcher de lui l’exécuteur qui s’appeloit Abou Sho-