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CONTES ARABES.

duire au palais chargé de chaînes.

Hicar, sans se douter de ce qui se tramoit contre lui, consentit, sans hésiter, aux désirs du roi. Il se fit lier les pieds et les mains, et fut ainsi conduit au palais devant le roi. Dès que le roi l’aperçut, il lui reprocha son ingratitude, sa perfidie, et lui montra les deux lettres écrites en son nom aux rois de Perse et d’Égypte.

Cette vue fit une telle impression sur le malheureux Hicar, qu’il demeura interdit ; tous ses membres tremblèrent, sa raison se troubla, sa langue devint muette, toute sa sagesse l’abandonna, et il ne put proférer une seule parole pour se justifier. Le roi le voyant la tête baissée, les yeux attachés contre terre, fut de plus en plus convaincu de son crime. Il fit venir l’exécuteur, et lui ordonna de lui trancher la tête hors de la ville, et de la jeter loin de son corps.

Hicar eut à peine la force de demander au roi pour toute grâce d’être exécuté à la porte de sa maison, et que son corps fût remis à ses escla-